Mot-clé - prendre du bon temps

Fil des billets - Fil des commentaires

jeudi 13 novembre 2014

Sous le pavé (de texte)... la rue !

Samedi 8 novembre, je sors de chez moi vers 14h30, je me dirige vers le centre de Toulouse, c'est-à-dire la place Wilson et la jonction entre le boulevard de ceinture et le départ des allées Jean Jaurès, large avenue remontant vers le canal. C'est apparemment le même parcours qu'avaient prévu ceux qui étaient venus manifester pour Rémi Fraisse (à l'appel du NPA notamment) et contre les violences policières malgré l'interdiction de la préfecture.
De mémoire de toulousain, je n'ai jamais vu un dispositif policier si énorme encercler un groupe de gens. Je n'étais pas venu manifester. Camions, grilles, cordons d'uniformes suréquipés se sont déployés très vite, piégeant manifestants, badauds, touristes interloqués, vieilles dames revenant de faire leurs courses, consommateurs du samedi avec leur paquets griffés de marques... Beaucoup déjà prennent des photos, parfois sous le nez des grappes de CRS, un s'énerve : "Vous pourriez demander la permission ! C'est la moindre des politesses !"
Détourné vers les courtes allées Roosevelt, je prends au passage deux tracts devant le cinéma UGC et je me dis que j'irai les lire dans un café, puisque c'était ma destination première. Mais un rempart d'armures noires barrent l'accès à la place Wilson. Un jeune homme grimé en clown se tient devant eux et me dit, en prenant un ton faussement autoritaire : "Ah non, monsieur, il faut faire demi-tour !". Nous rions ensemble. Derrière les visières ça ne se marrait pas. Par-dessus les hautes épaulettes renforcées, j'aperçois encore des dizaines de cars, ils ont dû vider la région Midi-Pyrénées de leurs gendarmes mobiles !
Le grand boulevard est encore poreux, je sors du quadrillage, le trafic est interrompu jusqu'à plusieurs rues, pas une voiture ne circule, ce qui est assez étrange dans ce centre ville toujours saturé.
Le rassemblement se met en marche par les allées Jean Jaurès. Bien qu'extirpé de la tenaille qui vient de se refermer, je reviens voir par les coulisses, c'est-à-dire par une petite rue revenant sur le début des allées, mais tout est bouclé. Cinq CRS gardent un passage sans doute stratégique coincés entre un mur et une palissade de chantier. Des gens qui longeaient le mouvement ou qui étaient simplement là, veulent quitter les allées, familles avec enfant sur la poitrine ou en poussette, étudiantes, costards-cravates entre deux bureaux... ils disent qu'ils ne font pas partie de la manif et qu'il veulent sortir, mais les CRS les en empêchent, les esprits s'échauffent : "J'habite juste à côté !", "On nous a dit de contourner, par où il faut passer ?!", "J'étais juste allé poster un paquet !", "Je veux juste sortir putain !!!"
Au pied du mur, tout près des CRS, je remarque un gros sac orange mou type IKEA, mais il ne contient pas des packs de bière et des chips mais tout un stock de lacrymos ! De mon côté, d'autres personnes s'accumulent dans cette impasse humaine, certains veulent juste traverser les allées, d'autres veulent accéder au métro ou au parking... "Mais j'ai ma voiture au parking, qui va payer le ticket !" Un Garde de répondre : "Envoyez-le au préfet !". Un homme commence à s'emporter : "Pays de cons ! Je vais lui envoyer mon ticket et avec du poivre dans l'enveloppe au préfet !" Cet homme me confie qu'il a déjà envoyé ce genre de lettres à quelqu'un qu'il n'aimait pas. Côté allées, une dame arrive sur son vélo, elle veut passer. Non. Elle explose : "Mais c'est complètement absurde ! Je n'ai rien à voir avec cette manif, je rentre chez moi, c'est mon droit !" Une CRS rétorque "ça suffit maintenant, on bloque la rue, cassez-vous, si vous êtes pas contente plaignez-vous au préfet, nous on est des exécutants !" La femme au vélo surenchérit : "J'ai confiance en la police ! Croyez-moi ! Je vous respecte ! Mais je veux passer !!!" "Cassez-vous madame !!!" Sur ce, une autre dame arrive de mon côté zone libre, elle porte un énorme gâteau à la crème, tout le monde se marre... "Ce n'est pas le moment de passer avec votre gâteau !" Les CRS aussi se marrent, un homme à côté de moi me glisse qu'ils ne le font pas marrer. Un peu après, un gros type à moustache arrive depuis les allées, il veut passer bien sûr et lâche qu'il ne va pas se faire emmerder par quatre connards, comprendre : les manifestants, un peu plus nombreux que ça quand même. Du coup, un autre CRS réplique : "Tant que ces connards sont là on peut pas vous laisser passer !" Certains flics ont donc des opinions aussi.
Soudain, devant ce boyau défendu par ces cinq CRS j'ai pensé au théâtre de la Huchette à Paris qui a joué plus de cinquante ans "La cantatrice chauve" de Ionesco et qui justement n'était pas plus large ! J'avais vraiment l'impression d'assister à un impromptu du plus pur théâtre de l'absurde...
La suite est moins légère. Il y a déjà beaucoup de photos et de vidéos pour se faire une idée. Après la tenaille ce fut le pressoir. Les manifestants n'allèrent pas loin dans ces allées Jean Jaurès, pris entre les immeubles sans échappée sur leurs côtés et les barrages devant et derrière eux. Avec d'autres membres de la foule circulant aux abords du dispositif, indignés pour la plupart de sa démesure, j'ai vu s'amorcer une manoeuvre de compression soutenue par une pluie de lacrymo et de fumées dispersantes. Trois anglais baraqués en goguette ne résistèrent pas à la tentation de faire des selfies devant les cars de CRS.
Avant de repartir, j'aperçois un très jeune homme mince, juste en t-shirt, sans masque ni mouchoir, proposer du collyre à un photographe de presse pourtant bardé de protections qui a pris le nuage de gaz... Il y avait dans ce geste quelque chose de noble. J-F

dimanche 9 mars 2014

Le client de l'année

Samedi 8 mars 2014 s'est tenue à Marseille la remise du prix du client de l'année 2013.

Invité sous le prétexte fallacieux d'un différent commercial, J.F. de Toulouse a eu la grande surprise de se voir remettre le prix du client de l'année 2013 . La cérémonie s'est voulue intimiste et confidentielle, seul le voisin nu était présent pour l'acclamer.

sequence_reduite_bis.gif

La délégation marseillaise, gantée de noir, a recueilli sur le vif les propos de l'heureux lauréat : Devenir le client de micr0lab était un rêve d'enfance que je croyais inaccessible. Je ne remercierai jamais assez l'équipe de m'avoir permis de m'élever à ce privilège unique que je compte conserver encore longtemps.

vendredi 21 septembre 2012

Quelle division ?

reconciliation.JPGmicr0lab prétend qu’il n’y a pas là de nouvel acte d’occidentphobie et appel tous les trente manifestants à travers le monde à arrêter de restreindre l’accès aux parcs d’attractions.

vendredi 17 août 2012

Héros & moments du Glandathlon Français

Hippolyte_aucouturier.jpg

Pour inaugurer les chroniques du Glandathlon, une belle image du champion Hippolyte Aucouturier, dit "le Terrible", et un bref rappel, par la même occasion, des exploits du Tour de France 1904, qui faillit par là même être le deuxième et dernier tour de l'histoire.

De nombreux incidents rythment ce tour :

-Dès la première étape, Maurice Garin et Lucien Pothier sont agressés par quatre mystérieux hommes masqués.

-Durant la seconde étape alors que Antoine Fauré attaque, près de 200 de ses supporters tentent de stopper le peloton mais la foule est dissipé par les balles des officiels tirés dans le ciel ; des coureurs sont blessés.

-Les supporters nîmois de Ferdinand Payan, fâchés par la disqualification de leur champion -qui avait effectué une partie du trajet en mobylette- agressent les coureurs et filtrent le peloton au Col de la République. Émotions.

- Lors de la 5ème étape, des clous jetés sur la route crèvent les pneus des coureurs, à part un seul, forcément étrangement favorisé. Comme aucune assistance n'est permise, Henri Cornet termine les 40 derniers kilomètres de l'étape avec les deux pneus crevés.

Mis à part les incidents dans le public et le chaos général, le tour 1904 restera dans les mémoires comme le tour de la joyeuse tricherie ; pas aux produits, non -il est d'ailleurs tout à fait normal en cet âge d'or du Glandathlon de tapper dans la gourde-, mais en privilégiant des moyens de transport alternatif, comme tout glandathlète intelligent qui sait ménager ses efforts : dès la première étape, un coureur effectue une partie de l'épreuve en voiture ; plus tard, d'autres concurrents profitent de l'obscurité pour faire du stop (les étapes, effectués à 25km/h de moyenne, se courent de jour comme de nuit), d'autres prennent le train pour économiser leurs forces. Au terme de l'épreuve, l'Union Vélocipédique de France, manquant quelque peu de mansuétude et d'esprit glandathlète, disqualifie 8 coureurs dont les 4 premiers, parmi lesquels figurent notre héros Hippolyte Aucouturier, échappant de peu à la suspension. Lucien Pothier, dit "le boucher de Sens", ou Maurice Garin, dit "le petit ramoneur" n'auront pas cette chance et seront interdits de cyclisme professionnel pendant 2 et 3 ans. Henri Cornet, 19 ans, est alors déclaré vainqueur, et reste le plus jeune cycliste ayant gagné le Tour.

L'organisateur du Tour ne décidera d'organiser la 3ème édition qu'au terme d'une longue tergiversation, et d'une modification des règles qui compliquera la triche (en tous cas cette triche là) ; il avait pourtant de la gueule, le Tour 1904.

Sources : wikipédia, Mémoire du cyclisme.net, site du cyclisme.net, cyclismehebdo.

dimanche 12 février 2012

Triple relaxe-fête du vendredi 17 février 2012

L'évènement curieux et joyeux de votre fin de semaine 7 :

Relaxe-fête

micr0lab fête la sortie conjointe des volumes deux et trois d'Hymnes & Motets et du fanzine Catharsis.

Trois objets collectifs à fêter au Houla oups 4 rue Basfroi, 75011 Paris, (Métro Charogne, voltige ou Rolland Ledru, numéro 8 et 9).


Voir une carte plus grande chez OpenStreetMap

L'occasion de vous présenter ces trois phénomènes, mais aussi nos précédents chefs d'œuvres (roman photo d'amour, de la viande, des bits, des orgues, des puzzles…), et ceux de nos amis :

Des packs exclusifs à prix découverte de bienvenue vous seront proposés à cette grandiose occasion unique !

samedi 7 janvier 2012

Un simple comparatif

Avant :

  • Acheter une carte France Télecom (ou «Télécarte») dans votre bureau de tabac par exemple.
  • Trouver une cabine : devant une gare, une mairie, dans un axe commerçant, sur toutes les places, etc.
  • Insérer la télécarte.
  • Composer le numéro de téléphone du correspondant que l'on souhaite joindre.
  • S'il ne réponds pas, appuyer sur la touche "raccrocher" de la cabine, puis immédiatement sur la touche "Bis".

Désormais :

  • Acheter une carte et s'assurer de sa date limite de validité. Enlever son emballage plastique, éventuellement gratter la peinture pour révéler le numéro de carte. Vous pouvez également la recharger par CB , avec une e-recharge et dans les points de vente équipés.
  • Trouver une cabine, mais c'est de plus en plus difficile.
  • Deux possibilités :
    • Composer le 0809382000 suivi du numéro de carte précédemment révélé.
    • Introduire la carte, attendre que soit composé automatique le 0809382000 suivi du numéro de carte.
  • Écouter le message d'accueil qui vous demande de choisir votre langue, taper le 1 pour le français, écouter les instructions (suivies parfois de publicités pour des services par exemple astrologiques), composer le numéro de téléphone de votre correspondant suivi de #.
  • S'il ne réponds pas, raccrocher, enlever votre carte puis recommencer depuis l'item 3.

Les pictogrammes proviennent de thenounproject.com/noun/telephone/

Le "simple comparatif" est testé et approuvé par un panel d'un expert indépendant en télécommunication et testé dans une clinique sous la surveillance d'un personnel médical formé. Ne tentez pas ça chez vous. Si vous n'avez pas de téléphone portable, merci de contacter le poste de police le plus proche.

La télécarte moderne étant doté d'un identifiant unique, il y a fort à parier que la liste de vos correspondants et diverses informations sont stockées quelque part.

mercredi 30 novembre 2011

Circonscription du Loisir par une marque de soupe

Loisir 1

... ou comment le grotesque s'insère sans vergogne dans une offre promotionnelle pourtant bien alléchante ; qui ne peut résister à la qualité des soupes de la marque, en premier lieu, et surtout de sa gamme minceur aux qualités gustatives sans pareilles, ne peut encore moins ne pas être séduit par ces philanthropiques propositions de Loisir.

Loisir 2

Ah, le loisir plein tarif individuel...

Dès le premier coup d’œil sur l'offre, c'est cette invisible légende que je cherche : est ce que je pourrais, après m'être délecté de ma soupe, me plonger avec ravissement dans les délices du Loisir consumériste?

Loisir 4

Manifestement non. Ni le bowling -qui m'ennuie assez vite-, ni le mini-golf -trop modeste à mon goût : ne suis-je donc qu'un mini-consommateur de soupe?- ne me séduisent. Encore moins l'étrange spectacle Pinder, qui me parait définir ce que l'on appelait autrefois communément du "Cirque" : je n'ai pas d'enfants à y emmener, les clowns et les animaux en cage me dépriment. Mais pourquoi Spectacle Pinder au lieu de Cirque ? Le spectacle "Cirque" serait il désormais copyrighté, tout comme la marque de soupe ? Si le Pinder du spectacle Pinder -qui n'est peut être qu'un vil cousin imposteur, incapable de donner à son public les authentiques joies circassiennes, d'ou de légitime dépot du cirque comme marque par les Vrais Circassiens, afin de conserver la tradition du VRAI spectacle de cirque, permettre au consommateur de cirque de trier le bon grain de l'ivraie, le Vrai Cirque de ses ridicules et contrefaits ersatz-, donc, si le Pinder ici évoqué était le véritable Pinder, apposerait-il après le mot cirque le petit R entouré du Copyright? Il faut mener l'enquête, trop de questions restent en suspens.

A priori, le Loisir selon la marque de soupe est un loisir de pauvre.

Note d'Etude : Le Capitalisme (au sens large : entreprises de commerce modernes, rationalisation intéressé des services, des idées, de l'information etc...) est un producteur de Monde (au sens large également) souvent très inventif. Nous sommes ici en présence d'un aveu involontaire de Monde, d'un cas tout à fait étonnant car peu raffiné -on nous a depuis longtemps habitué à mieux- d'association d'un mot à un concept, apparemment flou, mais partagé en les têtes malgré sa nébulosité, mot-concept-flou-et-utile qui permet d'alimenter la machine à produire du Monde. (A propos de Monde, voir l'article Tentative de note sur Monde, et tous les articles de la catégorie Catégorie) Le Capitalisme a besoin de ce concept de Loisir : celui ci s'articule avec d'autres concepts nébuleux mais omniprésents que sont Travail, Vacances, Divertissement... et rend supportable au sujet son avilissement par le système. Croire qu'on sera le seul à jouir du mini-golf, pendant ses vacances, ou il faut consommer à tout prix et le plus possible, en famille ou entre amis, avant de retourner au travail, qui sera dès lors le lieu ou toutes les pensées non happées par le travail seront dirigés vers le nouveau temps de loisir, et donc seront également partie pleine et entière du système bien huilé d'avilissement Capitaliste, dont ce jeu Travail/Loisir constitue sans doute un des rouages essentiels.

Epilogue : je n'ai pas acheté la soupe, car mes pratiques de Loisir ne paraissent pas figurer dans le catalogue des loisirs de la marque de soupe. Je suis peut être trop pessimiste, car tous les espoirs, toutes les promesses sont contenus dans le etc... (Poney, Ski nautique, baptême de plongée, d’hélicoptère, de voiture de course -moyennant un supplément et dans la limite des stocks disponibles-) Tout cela mérite un éclaircissement écrit auprès du Service Con-Sommation de la marque ; celui ci doit d'ailleurs être littéralement submergé par les appels et les questions anxieuses d'acheteurs fidèles ou potentiels -comme moi-, angoissés à l'idée de ne pas pratiquer les loisirs référencés, de ne pas pouvoir manger de soupe, de ne pas être comme tout le monde, ou pire, seulement pas représentatif...

page 2 de 2 -